Compte – rendu de rencontre du 06 nov 2019 avec la Direction de la Commission Européenne auteure de la dernière procédure d’infraction contre la France sur la mise en concurrence des barrages
Depuis deux ans, SUD-Énergie s’est énormément investi dans la défense des barrages hydrauliques, contre leur mise en concurrence annoncée :
Parce que nous sommes convaincus que cette mise en concurrence aurait de graves conséquences :
- sur la gestion et le partage de l’eau retenue dans ces barrages, ressource hautement stratégique et appelée à se raréfier ;
- sur le système électrique, dans lequel l’hydraulique joue un rôle prépondérant
- sur la transition énergétique et la possibilité d’intégrer des énergies renouvelables variables (éolien et solaire)
- sur la sûreté de ces ouvrages hautement sensibles
- sur la préservation de l’écosystème en aval des barrages
- sur la possibilité de préserver une ingénierie et une R&D intégrées, de qualité
Parce que nous considérons qu’en tant que salariés, experts du secteur, nous avons un devoir d’alerte envers les citoyens, les élus, les décideurs
Nous avons recueilli la parole de plus de 50 experts dans un rapport « paroles d’expert-e-s d’EDF Hydraulique », « lu en plus haut lieu » (nous a-t-on dit de sources concordantes), multiplié les argumentaires, les interventions, les événements, les rencontres (voir liste ci-jointe), et nous comptons bien continuer jusqu’à la disparition de cette menace !
Nous avons reçu une écoute très attentive de tous nos interlocuteurs, et nous sommes convaincus que ce travail d’explication et d’alerte que nous avons fait, avec d’autres, est essentiel et a porté ses fruits et éloigné un peu le risque de mise en concurrence, même si nous ne devons pas baisser la garde. Par exemple, alors que cette mise en concurrence était partie pour se faire dans un silence assourdissant, le conseiller énergie, industrie, innovation du Ministère de la transition Écologique et Solidaire (MTES) nous a déclaré que « « l’agitation très forte de l’opinion publique » était une difficulté pour cette mise en concurrence.
Mercredi dernier, accompagnés du député européen EELV Yannick Jadot auquel nous avions présenté notre rapport, nous avons été reçus par la DG Grow de la Commission Européenne, à Bruxelles. C’est la DG Grow qui a rédigé la dernière mise en demeure de plusieurs pays, dont la France, exigeant une mise en concurrence des concessions arrivant à échéance, et qui est au cœur des justifications avancées par le gouvernement pour mettre en concurrence les barrages.
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Cette rencontre a été très éclairante, mettant en lumière les latitudes de la France pour sauver ses barrages. Ainsi, pour la DGGrow, il est possible de mettre les barrages hydroélectriques à l’abri de l’obligation de mise en concurrence : il suffit de créer une entité 100% publique, dont plus de 80% de l’activité concerne l’hydroélectricité en France.