Forfait Cadre : La Direction d’EDF R&D utilise le télétravail pour discriminer les salariés restés à l’accord de 1999 !
Une première réunion de concertation entre les Organisations Syndicales et la Direction d'EDF R&D s’est tenue ce matin sur l’application locale de l’accord national sur le télétravail, signé le 22 février dernier.
La Direction y a défendu une interprétation extrêmement restrictive de cet accord, à l’encontre du principe de hiérarchie des normes : alors que l’accord national stipule qu’il est « possible de télétravailler une journée par semaine », la Direction de la R&D ajoute la clause suivante : « a minima 4 jours de présence en moyenne par semaine (hors CA) ». Ce faisant, comme elle le reconnaît, elle exclut du télétravail tous les salariés restés à 32h. (A noter que cette clause exclut également les salariés à 35h, ce dont la Direction semblait ne pas avoir pris conscience).
Il apparaît clairement qu’il s’agit d’un moyen de discriminer les salariés sous l’accord de 1999 !
D’ailleurs, les salariés au Forfait Jour à 209 jours qui prennent leurs primes d’autonomie et leur 13ème mois en jours (et qui arrivent donc à un nombre annuel de jours travaillés équivalent aux salariés à 32h), auraient, quant à eux, accès au télétravail !
Les deux arguments avancés pour justifier cette exclusion sont surréalistes :
- « Enjeux liés au site de Saclay », comprenez : pour des questions d’image, la Direction ne souhaite pas que des visiteurs découvrent que nos « beaux locaux tout neufs » sont vides !
- « Nécessité de maintenir un fort collectif au sein des équipes ».
Ainsi, après avoir évoqué le télétravail comme une des mesures d’accompagnement du déménagement à Saclay, la Direction en prend prétexte pour limiter son accès !
Sans compter qu’en terme d’image, la Direction semble ignorer l’impact positif du télétravail pourtant mentionné dans l’accord national qui souligne que le télétravail : « a montré sa contribution dans le bien-être et la performance des salariés ; [met en avant] des organisations innovantes [et aboutit à] moins de carbone et plus de santé » en diminuant les temps de trajet.
De plus, les techniciens, tout comme les doctorants, seraient également exclus du télétravail, au motif que leurs activités ne seraient pas, en toute généralité, compatibles avec la prise d’une journée par semaine. Les assistantes, quant à elles, seraient éligibles sous réserves « d’évolutions des pratiques, de l’organisation du travail dans l’équipe, ou de spécificités de certains département » … et de fait, sous réserve de n’être pas à temps partiel !
Les managers en seraient exclus également, par principe.
Par ces propositions, la Direction de la R&D, à rebours de son histoire, choisit d’être en-deçà des textes de l’Entreprise. Elle fait preuve d’une bien faible ouverture aux nouveaux modes d’organisation du travail facilités par les nouvelles technologies, tout en mettant en avant la « révolution numérique » de l’Entreprise.
A l’inverse, d’autres Directions, notamment la DSP, sont allés au-delà de l’accord national en permettant à ses salariés jusqu’à 2 jours de télétravail par semaine, avec possibilité de demi-journées couplées à un déplacement.
Mais le pire est le fait que la Direction de la R&D utilise ce moyen pour « punir » les salariés à temps partiel !
Nous condamnons fermement cette attitude régressive et discriminatoire.
Nous avons défendu un accès à tous au télétravail, dont la durée serait éventuellement modulée par les contraintes spécifiques aux métiers et calculée au prorata du nombre de jours travaillés.
Une prochaine réunion de concertation est prévue le 17 novembre prochain. Nous espérons que la Direction reviendra sur ces positions et entendra les revendications portées par les Organisations Syndicales.