La retraite à 65 ans : Priver les plus âgés des meilleures années de retraite et les jeunes d’un accès à l’emploi
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Lors de la précédente campagne présidentielle, Emmanuel Macron déclarait sur BFM: « Tant qu’on n’a pas réglé le problème du chômage dans notre pays, franchement, ce serait hypocrite de décaler l’âge de la retraite » (voir l’extrait de la vidéo sur notre site youtube). L’âge de départ à la retraite était alors de 62 ans. Que s’est-il donc passé depuis 2017 pour justifier un recul à 65 ans ? Peut-on considérer que le problème du chômage est réglé dans notre pays ? A l’évidence, non quand 18% de la population active est en recherche d’emploi.
Un récent rapport de la Dares et de France Stratégie de mars 2022 précise que d’ici 2030, 9 postes à pourvoir sur 10 correspondront au remplacement d’un départ à la retraite. Reculer l’âge de la retraite, ce n’est donc pas améliorer l’économie mais priver les jeunes d’un emploi, les futurs retraités des meilleures années de retraite et appauvrir ceux qui ne parviendront pas à garder leur emploi ou à y accéder. En plus, ce nouvel « effort » n’est même pas justifié par la situation des caisses de retraite, dont le déficit, déjà minime, est appelé à se résorber dans les prochaines décennies.
Il s’agit bien de finir de casser nos régimes spéciaux, au nom de la « solidarité », car il est insupportable pour le gouvernement de voir perdurer des modèles sociaux avancés et pratique d’en faire des boucs-émissaires. Mais il s’agit aussi de faire de la place aux organismes privés amis du gouvernement comme certains (BlackRock notamment), en prétendant que les caisses publiques sont vides. Pourtant, les retours d’expérience des privatisations montrent qu’elles sont bien plus coûteuses, injustes et dégradent le service (complémentaires santé, autoroutes, aéroports, distribution d’eau, énergie …). Elles sont un levier puissant de constitution de grandes fortunes et de concentration des richesses au détriment des citoyens.nes. La question des retraites révèle un vrai choix de société : nous pensons qu’il est plus que temps de cesser cette course infernale à la croissance « quoi qu’il en coûte » écologiquement et socialement, de partir des besoins, de mettre la question de la crise écologique au cœur de nos réflexions, de partager le travail et les richesses et de privilégier la richesse collective que sont les services publics aujourd’hui malmenés. Il est plus que temps de construire une société plussolidaire, au service des femmes et des hommes et respectueuse de l’environnement.
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