6ème semaine de grève
· A Caen : après une légère baisse de régime vendredi et lundi, le moral est reparti au beau fixe mardi. Une affluence record à l’AG (environ 120 salariés), qui a voté contre le protocole d’accord soumis au débat par l’interfédérale. Un site totalement paralysé : toutes les plaques d’immatriculation des véhicules avaient mystérieusement disparu, les empêchant de sortir. Et le site n’était plus alimenté, pour cause de câble coupé. L’autorité de la hiérarchie commence à être fortement contestée.
Les grévistes sont plus motivés que jamais et n’ont aucune intention de reprendre le travail avant une victoire sur leurs revendications.Le mouvement est unitaire, SUD et CGT étant les principaux syndicats impliqués.
· Dans la Manche : tous les sites sont bloqués
· A Rennes : grève de 8h à 10h tous les jours.
· A Lille : le centre-ville a été plongé dans le noir.
· A Toulouse : une 100aine de personnes. Une grève a été organisée en soutien à des salariés convoqués en entretien préalable à sanction. La tension a monté, des dossiers ont été jetés par les fenêtres, l’huissier payé par la Direction pour filmer les grévistes depuis quelques jours a dû prendre ses jambes à son cou.
· Dans le Jura, des agences sont fermées « pour cause de grève ».
· Egalement en Côte d’Or, en Lorraine (Pont-à-Mousson), à Abbeville (en grève depuis 4 semaines), Douai (a minima 1h de grève par jour), à Montpellier (CRC Pro), Lyon (14ème jour de grève au CAD, envoi d’huissiers…), Brest (passage en heure creuse…), Manosque (coupure de courant d’une heure liée à la grève), Sarguemine, Le Havre.
Dans la Production : le mouvement est en phase d’extension.
· Nucléaire :
(Pour télécharger le tract sur le projet DPN, cliquez ici)
– Dampierre : le site est bloqué depuis 19 jours. Mardi, des « billets de GF » à l’effigie de Gadonneix ont été émis. Malgré la fatigue, ça tient bon, d’autant plus que le mouvement se transmet maintenant aux autres centrales.
– Chinon : mouvement dur depuis le 17 avril. Sur 4 tranches, 2 sont bloquées et une presque toujours à zéro.
L’AG du personnel a fait une lettre ouverte à l’adresse de l’ensemble des CNPE pour demander l’élargissement du mouvement.
Alerte à la bombe Jeudi 30, centrale évacuée.
– Blayais : blocage du site les mardi et jeudi. Mise en place d’un cahier revendicatif supplémentaire conduite avec appel à la grève illimité sur toutes les équipes de quart.
– Bugey : en grève depuis le 24 avril. AG de mardi 28 nombreuse (une 100aine de salariés), avec vote de la reconduction jusqu’au 4 mai, où il y aura de nouvelles AG. Arrêt de tranche 3 toujours bloqué, grosse désorgaisation pour les sous-traitants. Objectif de ne pas redémarrer les tranches à l’arrêt. Perte de 1,5millions d’euros par jour depuie le 24.
– Civaux : préavis déposé pour une entrée en grève imminente
– Cruas : entré en grève depuis mardi 28 (blocage du site et arrêt de tranche).
– Golfech : en grève tous les jeudi matin avec Ag tous les mardi dans l’unité syndicale. Jeudi 30, filtrage du site, distribution de tract et signature de pétition
– Paluel : suite à une réunion conduite du 30 avril, les salariés présents, soutenus par l’intersyndicale CGT, FO et CFDT, ont décidé de bloquer les arrêts de tranche 1 et 3.
· Thermique : la plupart des tranches sont en grève : Cordemais, Aramon…
· Hydraulique : la mobilisation monte également.
Au RTE : une tension encore très vive, qui se traduit par des initiatives (occupation de poste sources à Rouen par exemple). Ca pourrait repartir, d’après nos sources.
Depuis le début du conflit, l’attitude de la Direction ne fait qu’attiser la motivation des grévistes :
– criminalisation du mouvement, avec une multiplication des convocations pour entretiens avant sanction, envoi d’huissiers, de vigiles de sociétés privées ;
– mépris, avec un refus de négocier sérieusement, les propositions au bout de plusieurs semaines se limitant à une prime de 450 euros sous condition, un NR (soit 31 euros pour les plus bas salaires), et une suspension des externalisations de l’astreinte … jusqu’en septembre, et du dépannage … jusqu’à 2010 !
– mépris également avec les annonces d’augmentation de salaire de 25% de notre dirigeant, qui pourtant – lui – n’a pas de problème pour payer son loyer.
Qui peut imaginer que les salariés se contenteront, après plus d’un mois de grève, d’une trentaine d’euros et d’un report de quelques mois des projets d’externalisation de certaines activités (même pas toutes) !
Face à la volonté de répression des militants et salariés les plus actifs du mouvement et à l’autisme des directions sur les revendications du personnel, une seule réponse : l’extension totale du mouvement dans nos entreprises.
L’Interfédérale dont on parle tant doit maintenant prendre toutes ses responsabilités et y appeler.
Le Gouvernement, qui se charge de dénigrer les grévistes d’EDF-GDF, réduisant le mouvement à des coupures « irresponsables » après avoir encensé ces mêmes salariés il y a quelques mois lors de la tempête, et appelant les citoyens à porter plainte contre eux, ne parvient pas à désamorcer le courant de sympathie de la population envers tous les grévistes (plus de 75% soutiennent les mouvements sociaux).
Ensemble, jusqu’à obtention des revendications nationales.
Ensemble, la levée des sanctions contre les grévistes.