LES MENSONGES DE M.DEVEDJAN
C OMMUNIQUE DE LA FEDERATION SUD-ENERGIE
LES MENSONGES DE M.DEVEDJAN
M. Devedjan a récemment remis en cause le tarif spécial dont bénéficient les salariés des Industries Electriques et Gazières sur l’électricité et le gaz. Les tarifs spéciaux font partie intégrante de leur rémunération. Ce type d’avantages en nature est courant dans de nombreuses entreprises, qu’elles soient publiques ou privées. Supprimer cet acquis sans compensation salariale reviendrait donc à imposer une baisse de revenu pour les salariés, alors même que l’entreprise est « très profitable », de l’aveu même de P. Devedjan.
Cette provocation s’ajoute aux autres attaques en cours contre les acquis des salariés des IEG dans le cadre de la privatisation du Service Public de l’Energie, acquis dont le même Patrick Devedjan avait pourtant répété à l’envi au printemps dernier qu’ils seraient préservés. Mais aujourd’hui, les libéraux n’ont qu’un seul objectif qu’ils poursuivent au prix du reniement de la parole donnée : s’attaquer aux acquis du personnel pour accroître la rentabilité financière de l’entreprise, afin de la rendre « attractive » au moment de son introduction en bourse. Dans le même temps, ils doivent faire face à la colère des usagers qui commencent à subir les premières conséquences désastreuses de la libéralisation du marché et de la privatisation d’EDF-GDF.
Dans cette situation, le Gouvernement cherche à faire des salariés de ces entreprises des bouc-émissaires en les stigmatisant de plus en plus souvent comme des « privilégiés ». Son objectif est de faire injustement porter aux agents la responsabilité des conséquences de la libéralisation et de la privatisation, afin de masquer aux usagers sa propre responsabilité dans le désastre que constitue la destruction du Service Public de l’Energie.
Aujourd’hui M. Devedjan s’attaque au tarif spécial dont bénéficient les agents au motif qu’ils devraient contribuer à compenser les pertes financières d’EDF à l’International. Il feint d’ignorer que la responsabilité sur ce point incombe à la Direction d’EDF et au Gouvernement qui ont poussé l’Entreprise dans cette voie pendant des années, au nom de l’ouverture des marchés à la concurrence.
Pas plus que les usagers, les salariés des IEG n’ont à voir avec les errements de M. Roussely à l’international, auxquels ils se sont toujours opposés, comme il se sont opposés au dumping social pratiqué dans les pays « conquis ».
De même, ils n’ont rien à voir avec les hausses de tarifs qui accompagnent aujourd’hui l’ouverture du marché à la concurrence et la privatisation d’EDF. Ils se sont au contraire opposé à ces régressions sociales notamment au printemps denier et ont alerté l’opinion, sur les coûts qu’elles ne manqueraient pas d’induire pour les usagers. Ces coûts apparaissent maintenant clairement, et M. Devedjan, comme il l’avoue lui-même, est bien en peine d’argumenter la propagande libérale habituelle qui justifie l’ouverture à la concurrence par de prétendues baisses de tarifs.
M. Devedjan fait preuve de malhonnêteté lorsqu’il prétend que « tous les trois ans EDF arrive en expliquant qu’elle a fait des erreurs et qu’il lui faut une augmentation [de tarif] pour solde de tout compte ». Les hausses de tarifs n’ont commencé qu’avec l’ouverture des marchés. Jusqu’à celle-ci et pendant des années, les tarifs pratiqués par EDF n’avaient cessé de baisser, sans aucune subvention de l’Etat. C’est au contraire EDF qui reversait une partie significative de son bénéfice au budget de l’Etat.
M. Devedjan, qui n’en est pas à une contradiction près, admet par ailleurs « qu’EDF reste très profitable » et « que cette augmentation ne servira pas à résister à la concurrence », mais à « financer son développement » prévu à l’international en Europe et dans le gaz, c’est à dire à poursuivre le même type de stratégie expansionniste.
Au delà des incohérences de M Devedjan, ces hausses visent également à « faire une place » aux concurrents d’EDF, incapables de pratiquer des prix comparables au tarif historique issu du monopole.
Dans cette situation emblématique de l’échec de la libéralisation et de la privatisation des Services Publics, SUD-Energie s’oppose aux hausses de tarifs que subissent les usagers et aux attaques systématiques contre les acquis des agents d’EDF.
SUD-Energie dénonce avec force la stigmatisation des salariés d’EDF par le Gouvernement.
Celui-ci tente de leur faire porter la responsabilité des conséquences désastreuses d’une politique de libéralisation du secteur électrique qu’il a lui-même contribué à mettre en place et qu’il continue à défendre.
Paris le 10 Janvier 2005.
Pour la fédération SUD-ENERGIE,
Anne Debrégeas 06 83 55 10 47 ; Marc Porcheron O6 86 48 13 97