La Poste : ça recommence !

Comment expliquer que l’on omette d’établir le parallèle, si ce n’est parce que le bilan n’est pas défendable ?

  • un changement de statut et une ouverture du capital qui se sont traduits dès l’année suivante par une réorientation complète de l’entreprise vers des objectifs financiers, aux détriment des missions de service public … et qui a conduit 4 ans plus tard à une privatisation quasiment totale de GdF ;
  • des envolées de prix sur le marché (du simple au double en 2 ans), qui a conduit l’Etat à multiplier les rustines, maintenir des tarifs réglementés transitoires, sans que rien ne soit réglé à long terme ;
  • des usagers qui ne veulent pas du marché et restent presque tous chez les opérateurs historiques
  • une absence totale de stratégie à moyen terme : que se passera-t-il si les tarifs réglementés disparaissent, comme le veut la théorie libérale ? Les usagers devront-ils encaisser des hausses de prix énormes ?
  • un service public qui se dégrade : suppression de presque toutes les agences clientèle, augmentation énorme des délais d’intervention, des temps de coupure sur le réseau, multiplication des services payants, etc.
  • des baisses d’effectif très importantes et un statut attaqué de toutes parts ;
  • une R&D qui perd 30% de ses effectifs et de ses budgets.

Et le « besoin d’argent » (8 Mds d’euros), qui avait servi de justification à l’ouverture du capital d’EDF-GDF a de quoi faire sourire aujourd’hui, alors qu’EDF s’apprête à investir 16 Mds d'euros dans British Energy.

      L’argent n’a pas été investi dans les missions de service public, mais bien pour l’essentiel dans le rachat d’entreprises à l’Etranger (alors même que rien ne justifiait cette course au gigantisme puisqu’EDF était déjà le 1er opérateur européen).
      Et l’argent « emprunté » aux actionnaires est bien plus coûteux que les emprunts : 15% exigé par les actionnaires contre moins de 4% pour un emprunt d’Etat.

L’ouverture du marché de l’Energie, puis celle du capital d’EDF-GDF, sont un échec. Ne reproduisons pas ce processus avec la Poste.

L’Etat doit tirer les bilans des privatisations des services publics, qui ont conduit à l’appauvrissement des pays du Sud et aujourd’hui des populations des pays du Nord.
La crise économique majeure déclenchée par la libéralisation du secteur bancaire en est l’exemple le plus récent.

 Pour toutes ces raisons, SUD Energie, avec Solidaires, soutient les postiers qui se mobilisent contre la privatisation de leur entreprise, et participe à tous les rassemblements et structures unitaires visant à s'opposer à cette privatisation. 

 

Le « débat » proposé par M. Sarkozy ne suffit pas. Les citoyens doivent être consultés par référendum.